Le Digital Product Passport ou DPP (passeport numérique des produits en français) est une exigence
commune à plusieurs réglementations du plan d'action de l'Union Européenne pour l'économie circulaire (PAEC) qui fixe l'objectif ambitieux d'atteindre la neutralité en émission de carbone1 d'ici 2050.
Selon les catégories de produits, le DPP entrera en vigueur progressivement à compter de 20272 et poursuit de nombreux objectifs : permettre de réduire la production des déchets, prolonger la durée de vie des produits, favoriser leur réparabilité et leur durabilité…
Le DPP représente pour les entreprises une opportunité d'intégration des critères d'écoconception dans leur stratégie globale mais aussi un challenge… Sa mise en application leur impose une gestion optimale des données relatives au produit : origine, composition, options de réparation, caractéristiques techniques…
C'est pourquoi les entreprises doivent envisager, dès à présent, des outils comme les solutions de PIM (Product Information Management) pour mieux stocker, organiser et partager les données relatives au produit.
Découvrez la définition du Digital Product Passport (DPP) et comment le PIM contribue à sa mise en œuvre.
#La définition du Digital Product Passport (DPP)
#Le passeport numérique de produits, la preuve d'écoconception
L'écoconception consiste à intégrer des considérations environnementales depuis la création du produit jusqu'à son développement pour diminuer son impact environnemental tout au long du cycle de vie.
Le 30 mars 2022, la Commission Européenne a adopté un règlement sur l'écoconception des produits durables (Ecodesign for Sustainable Products Regulation ou ESPR) qui remplace la directive pour l'écoconception des produits liés à l'énergie et introduit un tout nouveau dispositif : le Digital Product Passport ou DPP.
L'ESPR élargit le champ des types de produits concernés par l'écoconception et les critères d'écoconception eux-mêmes : possibilité de réemploi, durabilité et fiabilité, efficacité énergétique, empreinte environnementale... Des actes délégués complèteront progressivement le règlement pour préciser comment assurer sa mise en œuvre secteur par secteur, l'ambition de la Commission européenne étant de définir une vingtaine d'actes d'ici 2030.
#Qu'est-ce que le DPP ?
Le Digital Product Passport est un nouvel outil qui facilitera la transition vers une économie circulaire et qui permettra de collecter, enregistrer, traiter et partager les informations en rapport avec le produit : origine, composition, options de réparation et de recyclage…
Le DPP rend ces informations accessibles par des moyens électroniques via « un support de données ou data carrier » au sein de la chaîne de valeur : producteurs, distributeurs, consommateurs, réparateurs, reconditionneurs, recycleurs…
Pour faciliter l'implémentation future du Digital Product Passeport au sein des entreprises, l'organisation internationale GS1* œuvre, dans la collaboration, à la définition de standards d'application spécifiques pour la circularité et propose aux organisations qui souhaitent contribuer « aux standards de demain3 » de rejoindre un groupe de travail international ouvert. Dans le cadre de cette communauté d'intérêts, les entreprises peuvent échanger sur différents sujets en rapport avec le développement et la mise en œuvre des réglementations imposant le futur DPP.
*GS1 est une organisation internationale, neutre et à but non lucratif, fondée par les entreprises il y a plus de 50 ans. Son objectif est de faciliter et d'automatiser les échanges entre partenaires commerciaux grâce à un système d'identification unique, mondialement reconnu et utilisé.
#Quels sont les produits concernés par le DPP ?
Le Digital Product Passport visera à établir un registre international standardisé de données sur les produits, avec un champ d'application prédéfini par la Commission Européenne selon des catégories de produits spécifiques. La liste de ces catégories n'est pas encore arrêtée par la Commission Européenne mais une première analyse publiée par le Joint Research Center oriente les priorités sur les secteurs suivants : les batteries, le textile, l'électronique et la construction.
#Quelles informations devra contenir le DPP ?
Le Digital Product Passport imposera aux entreprises de gérer un grand volume de données relatives au produit et ses composants clés. Ces données seront de deux types :
- Des données statiques qui n'évoluent pas durant le cycle de vie du produit : libellées, composition, score de réparabilité, caractéristiques techniques, empreinte environnementale...
- Des données dynamiques qui évoluent dans le temps comme la capacité d'une batterie ou ses performances ou les opérations de réparation.
#Le PIM : gérez de façon optimale les informations qui seront contenues dans le DPP
#Appuyez-vous sur un référentiel produit unique
Très souvent, les données statiques et dynamiques sont éparpillées entre différentes sources d'information au sein de l'entreprise : ERP (Enterprise Resource Planning), PLM (Product Lifecycle Management), fichiers dans différents formats (Excel, XML, Json…).
Les PIM permettent de récupérer et centraliser ces données dans un référentiel produit unique et de fédérer les différentes parties prenantes de la chaîne de valeur (fournisseur, fabricants, distributeurs…) autour d'une source unique de vérité. Les PIM permettent également un accès différencié aux données en fonction des besoins de chaque profil.
Ainsi, les données qui seront contenues dans le DPP sont stockées dans un système unique qui garantit leur qualité et sécurise leur accès.
#Mettez à jour l'information de façon simple et rapide
Les données dynamiques peuvent être modifiées tout au long du cycle de vie du produit : capacités, résistance, durée de vie… Cela impose aux entreprises d'effectuer régulièrement des mises à jour sur ces données.
Les solutions de PIM optimisent le processus de mise à jour des données dynamiques. Depuis une interface unique et ergonomique, différentes parties prenantes peuvent modifier ces données de façon simple et rapide. Des fonctionnalités de gestion des droits et de workflow permettent également de contrôler que les informations sont à jour et de les valider.
Ce travail de mise à jour des données aide les entreprises à accroître leur transparence dans le cadre de l'implémentation du DPP. À tout moment, elles peuvent présenter aux consommateurs une information fiable et de qualité pour les aider à prendre des décisions d'achat éclairées.
#Unifiez vos données selon des standards communs
Toutes les données relatives au produit doivent être structurées et conformes aux normes européennes. Lorsque le volume de données à traiter est important, ce travail peut rapidement devenir fastidieux.
Les solutions de PIM optimisent ce travail d'homogénéisation. Les PIM permettent de structurer et d'unifier les données produit brutes issues de différentes sources d'information selon des standards communs : règles de nommage, unités de mesure, structure... Les PIM permettent également de s'assurer que chaque partie prenante respecte ces standards pour formater les données.
Ce travail de standardisation des données est essentiel pour mettre en œuvre le DPP. Il permet d'éviter tout risque judiciaire lié à des problèmes de non-conformité et de simplifier le travail des autorités publiques pour contrôler et vérifier que les informations sont conformes aux normes européennes.
#Enrichissez facilement l'information produit
Le DPP fonctionnera comme un « carnet de santé4 » qui conservera une trace des opérations effectuées sur le produit tout au long de son cycle de vie : réparation, maintenance, entretien… Pour les entreprises, cela reviendra à enrichir de façon progressive l'information contenue dans le DPP.
Les solutions de PIM optimisent le processus d'enrichissement de l'information. Les PIM disposent des fonctionnalités de gestion multi-utilisateurs qui permettent d'assurer la cohésion entre différentes parties prenantes durant cette phase. Chacun peut, selon les droits et rôles qui lui sont attribués, enrichir l'information avec des données de réparation, de recyclage, d'entretien…
Ainsi, différentes parties prenantes peuvent retracer l'origine du produit et ses composants clés, accéder aux bonnes informations pour optimiser son recyclage, l'entretenir, le réparer et ainsi mieux contribuer à l'économie circulaire qui est l'un des principaux objectifs du DPP.
En conclusion, les PIM permettent de maîtriser les informations qui seront nécessaires à l'implémentation du passeport numérique dans les entreprises : stockage, centralisation, accès sécurisé, partage… Ils disposent de fonctionnalités avancées (centralisation, gestion des droits et workflow, gestion multi-utilisateurs…) pour assurer la conformité des données relatives au produit par rapport aux exigences réglementaires sur l'écoconception.
1
Pacte vert pour l'Europe. (2024, 21 mars). consilium.europa.eu/fr.
2
CIRPASS. (2024, 7 février). State of play and possible future developments of the Digital Product Passport (DPP).
3
GS1. Passeport numérique des produits. gs1.fr.
4
Blonk, E. (2023, 8 décembre). BIS Summit : les principaux enseignements de ce grand évènement pour les acteurs de la construction.